Note de lecture n°2
Les réseaux
sociaux sont omniprésents et primordiaux pour développer ses relations avec les
autres et avec son univers. Ils sont devenus les nouvelles stars adulées des
médias. Ce phénomène de mode n’est pas nouveau et de nombreux auteurs en ont
fait le constat. Ce qui est nouveau, c’est le déploiement des technologies de
l’information et de la communication ( TIC ) qui a considérablement amplifié
les effets des réseaux sociaux ordinaires. L’avènement du téléphone fixe est un
des premiers exemples manifeste de cette évolution puisqu’il a permit de
multiplier les contacts et les échanges. L’expression « avoir un beau
carnet d’adresse » faisant directement allusion à un entourage social
influent dans la société, prouve l’indissociation que l’on fait dans le langage
entre réseau technique et réseau social. Les relations se sont démultipliées
avec la téléphonie mobile et Internet déplaçant les frontières du réseau
ordinaire au réseau mondiale. Alors comment les réseaux sociaux
s’articulent-ils avec les réseaux humains ? En quoi l’usage des TIC participent
et transforment ils notre processus de socialisation et nos pratiques de
sociabilité ? Telles sont les questions auxquelles l’article va tenter
d’apporter une réponse.
Une sociabilité « augmentée »
Selon
l’auteur, les TIC permettent un changement des usages des réseaux sociaux en
augmentant par exemple la rapidité des échanges mais elles engendrent également
un changement dans la nature des relations sociales. En effet, il propose le
terme de « sociabilité augmentée » pour caractériser ce changement
qui se traduit par un « plus » qualitatif notamment par exemple à
travers la multiplicité des fonctions du téléphone portable. Si cette
sociabilité est transformée, elle ne doit pas pour autant être qualifiée de
virtuelle puisque sinon il s’agirait d’affirmer que seules les rencontres
physiques dans la réalité concrète sont légitimes.
Réseaux
sociaux et réseaux techniques : une même logique
De nos
jours, le terme de « réseaux sociaux » nous renvoi en premier lieu
aux réseaux présents sur Internet tels que Facebook, Twitter ou encore Myspace
qui permettent aux individus de déployer considérablement leurs relations avec
autrui. Ces nouveaux réseaux « techniques » issus du web 2.0 apparaissent
alors comme similaires (à une échelle supérieure) aux premiers réseaux sociaux.
De plus, avec les nouvelles techniques de l’information et de la communication,
d’autres actions non reconnues comme des actions explicites de réseautage,
peuvent être retenues comme telles. En effet, les forums, les blogs ou encore
les sites de ventes aux enchères participent au développement de réseaux en
réunissant des groupes d’individus attentifs et fidèles. Ainsi, un effet de
réseau similaire se créait et les limites initiales caractérisées par les sites
explicites de réseaux sociaux sont débordées.
Quels sont
les impacts de la technicisation de nos échanges sur la nature de nos
échanges ?
Une entrée nécessaire dans le monde de la technologie
La
technologie a permit un gain de temps incroyable dans la gestion de nos
relations sociales. D’un clic, via Internet il est possible de communiquer et
d’ajouter les coordonnées d’un contact par exemple. Ce phénomène entraine un
déplacement de notre réseau originel. En effet, un détachement des individus
non équipés et donc non répertoriés sur
Internet via une adresse mail par exemple va se constater. Ils disparaissent
peu à peu du monde social. Il faudra de la détermination et des liens solides
pour conserver une relation avec un non usagé.
L’individu
au cœur des réseaux
Les nouveaux
réseaux entrainent une individualisation des échanges. En effet, aujourd’hui
par le biais d’un numéro il est possible de contacter un individu. On accède à
un individu. Il n’est plus nécessaire de se déplacer dans des espaces sociaux
et ainsi rencontrer plusieurs individus. Les TIC on renforcer le rapport
individu à individu. L’évolution de la
technologie le constate avec notamment le passage de l’ordinateur familial
vers l’ordinateur portable personnel. Les pratiques individuelles priment sur
les pratiques collectives.
Ainsi les
relais et les intermédiaires qui existaient autrefois ne sont plus utiles.
L’individu se présente lui-même à travers un forum par exemple, et il peut
s’exprimer autant qu’un autre. L’individu est au cœur du réseau et cette idée
peut rappeler des modèles similaires au sein de la société telle que la démocratie
participative par exemple. Son milieu social ou encore son éducation n’est pas
considéré. Les affinités priment sur les variables sociales, géographiques et
culturelles non choisies : un nouvel idéal d’échange sans frontières est
alors mis en place.
S’agit-il
ici de « liens faibles » ? L’auteur réfute et ajoute qu’il est
ici question de « liens précieux » mais impalpables car selon lui les
réseaux sociaux restent porteur d’une utopie.
Il explique
son propos, en disant qu’en général les catégories sociales partagent un
système de valeur commun et donc des gouts et des affinités communes. Par
conséquent, une même catégorie sociale a de grandes chances de se retrouver sur
un même site et de nouer des liens entre eux. Si il reconnait la faculté de
certains réseaux à pouvoir repousser les limites spatiales et engendrer des
rencontres improbables, il nuance cependant en prenant l’exemple de Smallword
qui est un réseau social fermé très sélectif sur le web.
Une
pluralité d’identité sur les réseaux
Qu’il s’agisse
des réseaux sociaux labélisés provenant du web2.0 ou des TIC en général, une
redéfinition de l’identité de l’individu a lieu. En effet, il nous est possible
aujourd’hui via les adresses mails ou la messagerie vocale de présenter une
définition de soi. Nous choisissons une photo qui nous définit bien. Seulement,
le fait est que nous ne savons pas à qui nous livrons cette identité réelle et
cela entraine une volonté de protection de notre identité. Alors l’individu va
sélectionner certaines caractéristiques qui le représentent, voir il va en
créer. Il peut même multiplier et
changer comme bon lui semble d’identité selon le site, comme dans la vie
ordinaire, l’individu joue des rôles différents. Le site « Copains
d’avant » ou encore « Facebook » de part leur concept impose
d’enregistrer notre vraie identité afin de retrouver des amis d’enfance. Ainsi,
l’individu a le choix de dévoiler sa vraie personnalité ou non.
En
concluant, l’auteur pose la question
suivante : les nouveaux réseaux ont-ils davantage tendances à rassembler
des personnes qui se ressemblent ou au contraire à provoquer des rencontres
inattendues entre individus différents ? Selon l’auteur, seuls les espaces
publics concrets permettent le mélange
d’individus différents.
Approche
critique personnel :
Personnellement,
je crois qu’il est clair que les TIC ont changé évidemment nos usages mais
également les contenus de nos échanges. En effet, la fréquence des échanges est
augmenté avec les réseaux Internet et peut engendrer un appauvrissement de ces
échanges car l’apparente proximité induite par la rapidité des échanges et la
continuité de ces derniers via les sites tels que Facebook, nous donne l’impression
que nous sommes au courant des nouvelles de nos contacts, en visionnant leurs
photos par exemple. Seulement, cette impression d’être proche de l’autre à
travers des photos par exemple fait que nous allons moins échanger à l’écrit et
ainsi moins développer nos conversations. Ainsi les relations deviennent plus
superficielles et l’individu a tendance à être moins sociable et plus seul. Les
longues lettres d’autrefois, certes plus occasionnels, permettait d’approfondir
des discussions car la rareté de l’échange (du notamment à une vitesse d’échange
moindre) le rendait plus « exceptionnel » et donc nous prenions le
temps d’écrire et de rédiger un vrai contenu.
Il est indéniable
que les réseaux sociaux qui se sont développés sur Internet ont permis de créer des
échanges improbables et inattendus. Ces réseaux apparaissent comme des nouveaux
médiateurs qui mettent en contacts des personnes qui sans leur existence n’auraient
pas pu se rencontrer. Ce phénomène apparait alors comme un facteur de lien
social : Nous pouvons communiquer à tout moment, de n’importe où avec n’importe
qui. L’important est de bien se servir de ces réseaux, car l’ouverture sur le
monde que ces réseaux permettent peut si elle est mal utilisé se retourner
contre l’usager, si celui-ci par exemple ne fais pas attention à ses données
personnelles. Les pirates du net (usurpateurs d’identité, professionnels du
marketing, fraudeurs…) sont nombreux et c’est pour cela qu’il est important d’être
vigilant quant au dévoilement de sa vie privée.
Si les
réseaux sociaux ont permit une démocratisation quant à la possibilité de se
constituer un réseau social, il n’en reste pas moins vrai qu’en général les
individus faisant partis de notre réseau sont des individus qui font partis de
notre réseau originel et qu’ainsi les catégories sociales restent en réseau
entre elles, ce qui reprend le principe selon lequel nous ne sommes pas tous
égaux face aux réseaux sociaux. Pour les jeunes, les catégories peuvent se
constituer selon le style vestimentaire, ainsi les « gotiques » n’auront
pas les mêmes types de gouts que les « rappeurs », ils ne
fréquenteront pas les mêmes réseaux ni
les mêmes amis. La mise en relation de personnes différentes est donc limitée
par ces nouveaux réseaux qui comme les réseaux ordinaires ont tendances à
réunir des gens similaires. Les échanges entre individus semblables m’apparaissent
alors moins riches en contenu que des échanges qui auraient lieu entre des
individus d’origines complètement différentes.
La
sociabilité parait être augmentée, mais je dirai que ce sont d’avantage les
échanges qui ont augmentés au détriment de la qualité des contenues lors des
échanges.
Source de l'article:
MERCIER,
Pierre-Alain. Liens faibles sur courants
faibles. Paris: caisse nationale des allocations familiales. Revue:
Informations sociales n°147. 2008. p20 à 31.