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Réseaux sociaux : à consommer avec modération !
Réseaux sociaux : à consommer avec modération !
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7 octobre 2009

Note de lecture n°2

Les réseaux sociaux sont omniprésents et primordiaux pour développer ses relations avec les autres et avec son univers. Ils sont devenus les nouvelles stars adulées des médias. Ce phénomène de mode n’est pas nouveau et de nombreux auteurs en ont fait le constat. Ce qui est nouveau, c’est le déploiement des technologies de l’information et de la communication ( TIC ) qui a considérablement amplifié les effets des réseaux sociaux ordinaires. L’avènement du téléphone fixe est un des premiers exemples manifeste de cette évolution puisqu’il a permit de multiplier les contacts et les échanges. L’expression « avoir un beau carnet d’adresse » faisant directement allusion à un entourage social influent dans la société, prouve l’indissociation que l’on fait dans le langage entre réseau technique et réseau social. Les relations se sont démultipliées avec la téléphonie mobile et Internet déplaçant les frontières du réseau ordinaire au réseau mondiale. Alors comment les réseaux sociaux s’articulent-ils avec les réseaux humains ? En quoi l’usage des TIC participent et transforment ils notre processus de socialisation et nos pratiques de sociabilité ? Telles sont les questions auxquelles l’article va tenter d’apporter une réponse.

Une sociabilité « augmentée »

Selon l’auteur, les TIC permettent un changement des usages des réseaux sociaux en augmentant par exemple la rapidité des échanges mais elles engendrent également un changement dans la nature des relations sociales. En effet, il propose le terme de « sociabilité augmentée » pour caractériser ce changement qui se traduit par un « plus » qualitatif notamment par exemple à travers la multiplicité des fonctions du téléphone portable. Si cette sociabilité est transformée, elle ne doit pas pour autant être qualifiée de virtuelle puisque sinon il s’agirait d’affirmer que seules les rencontres physiques dans la réalité concrète sont légitimes.

Réseaux sociaux et réseaux techniques : une même logique 

De nos jours, le terme de « réseaux sociaux » nous renvoi en premier lieu aux réseaux présents sur Internet tels que Facebook, Twitter ou encore Myspace qui permettent aux individus de déployer considérablement leurs relations avec autrui. Ces nouveaux réseaux « techniques » issus du web 2.0 apparaissent alors comme similaires (à une échelle supérieure) aux premiers réseaux sociaux. De plus, avec les nouvelles techniques de l’information et de la communication, d’autres actions non reconnues comme des actions explicites de réseautage, peuvent être retenues comme telles. En effet, les forums, les blogs ou encore les sites de ventes aux enchères participent au développement de réseaux en réunissant des groupes d’individus attentifs et fidèles. Ainsi, un effet de réseau similaire se créait et les limites initiales caractérisées par les sites explicites de réseaux sociaux sont débordées.

Quels sont les impacts de la technicisation de nos échanges sur la nature de nos échanges ?

Les réseaux sociaux sont aujourd’hui légitimés. En effet, ils ne sont plus contestés et apparaissent comme les nouvelles vedettes d’internet. Mais une ambivalence est perceptible. Les nouveaux réseaux sociaux engendrés par les TIC se diraient porteur d’un principe de démocratisation. Leur réseau étant accessible par tous, ils permettraient à chacun de se construire en toute égalité un réseau social de la même façon que les classes élevées disposaient de ce privilège avant. Un principe d’égalité des chances est donc avancé. Cependant, la nuance de ce principe est mise en avant par les interrogations posées sur le savoir faire relationnel dans la réussite personnelle. De plus, si les TIC fonctionnent tel un accélérateur et un amplificateur unique des relations sociales il n’en reste par moins vrai que la plupart des véritables amitiés et des liens solides se créaient à partir de réseaux sociaux originels plus restreints. Les mêmes groupes sociaux ont alors tendances à créer des liens entre eux.

Une entrée nécessaire dans le monde de la technologie

La technologie a permit un gain de temps incroyable dans la gestion de nos relations sociales. D’un clic, via Internet il est possible de communiquer et d’ajouter les coordonnées d’un contact par exemple. Ce phénomène entraine un déplacement de notre réseau originel. En effet, un détachement des individus non équipés et donc non répertoriés sur Internet via une adresse mail par exemple va se constater. Ils disparaissent peu à peu du monde social. Il faudra de la détermination et des liens solides pour conserver une relation avec un non usagé.

L’individu au cœur des réseaux

Les nouveaux réseaux entrainent une individualisation des échanges. En effet, aujourd’hui par le biais d’un numéro il est possible de contacter un individu. On accède à un individu. Il n’est plus nécessaire de se déplacer dans des espaces sociaux et ainsi rencontrer plusieurs individus. Les TIC on renforcer le rapport individu à individu. L’évolution de la technologie le constate avec notamment le passage de l’ordinateur familial vers l’ordinateur portable personnel. Les pratiques individuelles priment sur les pratiques collectives.

Ainsi les relais et les intermédiaires qui existaient autrefois ne sont plus utiles. L’individu se présente lui-même à travers un forum par exemple, et il peut s’exprimer autant qu’un autre. L’individu est au cœur du réseau et cette idée peut rappeler des modèles similaires au sein de la société telle que la démocratie participative par exemple. Son milieu social ou encore son éducation n’est pas considéré. Les affinités priment sur les variables sociales, géographiques et culturelles non choisies : un nouvel idéal d’échange sans frontières est alors mis en place.

S’agit-il ici de « liens faibles » ? L’auteur réfute et ajoute qu’il est ici question de « liens précieux » mais impalpables car selon lui les réseaux sociaux restent porteur d’une utopie.

Il explique son propos, en disant qu’en général les catégories sociales partagent un système de valeur commun et donc des gouts et des affinités communes. Par conséquent, une même catégorie sociale a de grandes chances de se retrouver sur un même site et de nouer des liens entre eux. Si il reconnait la faculté de certains réseaux à pouvoir repousser les limites spatiales et engendrer des rencontres improbables, il nuance cependant en prenant l’exemple de Smallword qui est un réseau social fermé très sélectif sur le web.

Une pluralité d’identité sur les réseaux

Qu’il s’agisse des réseaux sociaux labélisés provenant du web2.0 ou des TIC en général, une redéfinition de l’identité de l’individu a lieu. En effet, il nous est possible aujourd’hui via les adresses mails ou la messagerie vocale de présenter une définition de soi. Nous choisissons une photo qui nous définit bien. Seulement, le fait est que nous ne savons pas à qui nous livrons cette identité réelle et cela entraine une volonté de protection de notre identité. Alors l’individu va sélectionner certaines caractéristiques qui le représentent, voir il va en créer. Il peut même multiplier et changer comme bon lui semble d’identité selon le site, comme dans la vie ordinaire, l’individu joue des rôles différents. Le site « Copains d’avant » ou encore « Facebook » de part leur concept impose d’enregistrer notre vraie identité afin de retrouver des amis d’enfance. Ainsi, l’individu a le choix de dévoiler sa vraie personnalité ou non.

En concluant, l’auteur pose la question suivante : les nouveaux réseaux ont-ils davantage tendances à rassembler des personnes qui se ressemblent ou au contraire à provoquer des rencontres inattendues entre individus différents ? Selon l’auteur, seuls les espaces publics concrets permettent le mélange d’individus différents. 

Approche critique personnel :

 

Personnellement, je crois qu’il est clair que les TIC ont changé évidemment nos usages mais également les contenus de nos échanges. En effet, la fréquence des échanges est augmenté avec les réseaux Internet et peut engendrer un appauvrissement de ces échanges car l’apparente proximité induite par la rapidité des échanges et la continuité de ces derniers via les sites tels que Facebook, nous donne l’impression que nous sommes au courant des nouvelles de nos contacts, en visionnant leurs photos par exemple. Seulement, cette impression d’être proche de l’autre à travers des photos par exemple fait que nous allons moins échanger à l’écrit et ainsi moins développer nos conversations. Ainsi les relations deviennent plus superficielles et l’individu a tendance à être moins sociable et plus seul. Les longues lettres d’autrefois, certes plus occasionnels, permettait d’approfondir des discussions car la rareté de l’échange (du notamment à une vitesse d’échange moindre) le rendait plus « exceptionnel » et donc nous prenions le temps d’écrire et de rédiger un vrai contenu.

Il est indéniable que les réseaux sociaux qui se sont développés sur Internet ont permis de créer des échanges improbables et inattendus. Ces réseaux apparaissent comme des nouveaux médiateurs qui mettent en contacts des personnes qui sans leur existence n’auraient pas pu se rencontrer. Ce phénomène apparait alors comme un facteur de lien social : Nous pouvons communiquer à tout moment, de n’importe où avec n’importe qui. L’important est de bien se servir de ces réseaux, car l’ouverture sur le monde que ces réseaux permettent peut si elle est mal utilisé se retourner contre l’usager, si celui-ci par exemple ne fais pas attention à ses données personnelles. Les pirates du net (usurpateurs d’identité, professionnels du marketing, fraudeurs…) sont nombreux et c’est pour cela qu’il est important d’être vigilant quant au dévoilement de sa vie privée.

Si les réseaux sociaux ont permit une démocratisation quant à la possibilité de se constituer un réseau social, il n’en reste pas moins vrai qu’en général les individus faisant partis de notre réseau sont des individus qui font partis de notre réseau originel et qu’ainsi les catégories sociales restent en réseau entre elles, ce qui reprend le principe selon lequel nous ne sommes pas tous égaux face aux réseaux sociaux. Pour les jeunes, les catégories peuvent se constituer selon le style vestimentaire, ainsi les « gotiques » n’auront pas les mêmes types de gouts que les « rappeurs », ils ne fréquenteront pas  les mêmes réseaux ni les mêmes amis. La mise en relation de personnes différentes est donc limitée par ces nouveaux réseaux qui comme les réseaux ordinaires ont tendances à réunir des gens similaires. Les échanges entre individus semblables m’apparaissent alors moins riches en contenu que des échanges qui auraient lieu entre des individus d’origines complètement différentes.

La sociabilité parait être augmentée, mais je dirai que ce sont d’avantage les échanges qui ont augmentés au détriment de la qualité des contenues lors des échanges.

Source de l'article:

MERCIER, Pierre-Alain. Liens faibles sur courants faibles. Paris: caisse nationale des allocations familiales. Revue: Informations sociales n°147. 2008. p20 à 31.

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