Le thème des réseaux sociaux a été étudié par de nombreux chercheurs. Les réseaux sociaux sont au cœur de la vie de l'individu et l'arrivée des nouveaux réseaux du web n'a fait qu'amplifier le phénomène. Un réseau c'est quoi ? Pour certains, un réseau serait un ensemble d'individus reliés entre eux par un degré d'affinités pouvant aller de la simple connaissance à un membre de la famille très proche. Pour d'autres, le terme de "réseaux sociaux" renvoi aujourd'hui directement aux nouveaux sites web incontournables. Ces réseaux permettent aux individus de trouver leurs places ou encore de s'inscrire dans un milieu social. Avec Internet, nos réseaux ont évolué, la technique fait partie intégrante de notre vie. L’expression « avoir un beau carnet d’adresse » faisant directement allusion à un entourage social influent dans la société, prouve l’indissociation que l’on fait dans le langage entre réseau technique et réseau social.
L'émergence des nouveaux réseaux sociaux sur le web entraine un phénomène dans l'ère du temps :"L'e-socialisation". Facebook, Twitter, myspace et pleins d'autres se sont installés en véritable vedette sur la toile. Ils sont porteurs d'une valeur de démocratisation de l'accès aux réseaux mais aussi d'une volonté d'atténuer le déterminisme en permettant la rencontre inattendue d'individus différents. Internet a considérablement améliorer nos échanges : via les mails par exemple on communique plus vite et plus loin aux quatre coins du monde. Mais le contenu de nos échanges sont ils toujours aussi riche ? J'ai tendance à me rendre compte que la facilité d'accès à autrui fait que je porte moins d'importance au message que je lui envoi, en me disant par exemple que " je pourrai écrire demain aussi". Cette perte de contenu, due à la technique, fragilise notre cohésion sociale en réduisant les "vrai" contacts et peuvent engendrer un certain isolement chez l'individu. Cependant, ces réseaux du web suivent un fonctionnement identique à celui des réseaux sociaux classiques ou encore originels. En effet, malgré une démocratisation des réseaux permis grâce au web, on constate que les individus appartiennent en général à des réseaux auxquels ils étaient "prédestinés". En constatant le système d'ajout de nos amis et des amis de nos amis, il est clair que nous restons en général en contact avec des individus qui nous ressemblent. Alors est ce que ces nouveaux réseaux du web changent-ils la nature de nos relations ? Je répondrais oui. La possibilité de construire notre identité via un visuel ou un texte nous décrivant modifie les rencontres. Ces dernières sont plus spontanées et authentiques dans un espace physique concret.
Mais alors en quoi les réseaux sociaux participent-ils au processus de socialisation ? Comment cela fonctionne et quelles sont les évolutions ?
De
nombreux chercheurs se sont penchés sur l’étude des réseaux sociaux. .
Plusieurs disciplines majeures des sciences sociales – qui ont pour objectifs
de comprendre le fonctionnement des sociétés – ont consacré des recherches sur
le sujet, de la sociologie à l’anthropologie tout en passant par l’histoire.
Les
individus sont en contact permanent avec la société et s’y organisent selon des
modèles complexes mais révélateurs.
Le
« travail de socialisation » comme l’écrit Simmel - par le choix des
partenaires et des activités qui permettent de choisir à qui on se lie, et à
qui on se différencie – permet de s’affilier, de s’orienter, de trouver des
références culturelles et donc par ce fait de « s’inscrire » dans son
milieu social.
Socialiser,
c’est agir en fonction des autres individus, interagir selon des règles et des
codes sociaux bien définis. Les gestes et les modes de communications ont une
signification unique et permette d’entretenir des relations. La différence
entre autrui et un individu avec lequel on entretient une relation est le fait
que ce dernier n’est pas substituable. C’est à partir de ce constat que l’on
peut déterminer qu’un réseau est un « système relationnel »
Une analyse complexe
Le
plus difficile dans l’analyse des réseaux sociaux et de son impact sur la
socialisation est sa définition. Ou commence, ou s’arrête un réseau. Qu’elles
en sont ses limites ?
Un réseau doit être identifié. Il doit être construit par l’observateur en
fonction de critères et questions précises.
Le
réseau familial par exemple est sujet à de multiples interprétations. Certains
vont y inclure tous les membres, d’autres seulement la famille proche, d’autres les cousins germains et ainsi de
suite. Un réseau est dynamique, mais il doit toujours être défini avant
analyse.
Par
ailleurs, celui-ci n’est pas qu’une simple liste de nom ou un recensement des
relations. C’est un système et il faut donc mettre en avant les systèmes, les
interagissements entre les membres du réseau. Dans une organisation, ce sont
les détails des interactions qui agissent tres fortement entre une équipe dite
performante et une mauvaise équipe.
L’impact des réseaux sociaux sur la
socialisation
Ce
système relationnel dévoile beaucoup sur celui qui y est au centre. A titre
d’exemple, l’ensemble des relations qu’entretient un individu avec son réseau
personnel est marqué par l’empreinte de son histoire. Son réseau est constitué
de son histoire : les rencontres qu’il à fait, les pays qu’il à vu, les
emplois précédent, les amis du conjoint, et bien d’autre. Ces liens sont la
conséquence directe des milieux dans lequel la personne a évolué et l’étude de
ces liens permet une connaissance accrue
de l’individu.
De
plus, chaque rencontre s’inscrit aussi dans une démarche lié au futur. Un
nouvel ami est une porte vers de nouveaux cercles sociaux, vers de nouvelles
connaissances, ce qui fait que chacun se déplace dans un nombre infini
d’espaces sociaux plus ou moins différents. C’est cette multitude
d’interactions avec autrui qui permet la différenciation sociale. C’est grâce
aux autres que chacun se situe et dessine sa « surface sociale ».
La
socialisation effectuée à travers les réseaux sociaux est un domaine que la
science n’a qu’aborder très récemment. De par le passé, les sciences sociales
se sont uniquement focalisées sur les grands groupes sociaux. L’analyse des
réseaux sociaux est plus fine car de nouvelles logiques apparaissent : les
réseaux d’immigration, de commerce ou de pouvoir ne répondent pas aux critères
classiques. Les liens personnels ont un pouvoir décisif sur de nombreux aspects
de la vie (la recherche d’emploi par un piston par exemple). Les lois et les
organismes ne sont pas maitres des régulations. Wellman parle de « liaison
alternatives aux circuits officiels ».
L’idée
selon laquelle l’individu se présente come un « atome solitaire face à un
bloc lisse que serait la société » est révolue. Un individu tisse son
chemin de pair à pair en fonction de ses besoins.
La
forme et la structure d’un réseau social ont une influence sur les modes de
socialisation. Un réseau concentré sur une sphère unique (un individu vivant dans un petit village par
exemple) permet des relations homogènes, interconnecté avec une insertion
locale forte mais un risque accru de dépendance et de manque si l’on s’en
éloigne. Un réseau non concentré (un individu ayant beaucoup voyagé et
déménagé) sera différent. L’individu est moins inséré dans le milieu mais aussi
plus indépendant.
Il
faut cependant nuancer l’étude des réseaux sociaux en prenant en compte les
institutions plus ou moins formelle. Un individu n’est pas confronté qu’à son
réseau personnel qu’il à lui-même crée mais aussi à des cercles sociaux dont la
pérennité le dépasse. Une préfecture ou une entreprise est une entité qui
survit aux relations. Des milliers de relations se forment et se déforment en
permanence et l’entité continue d’exister quand même à travers son assise
légale et formelle.
Des réseaux sociaux calqués sur les
structures classiques.
Francois
Héran démontre à travers ses recherches que malgré le fait que la construction
d’un réseau social est aléatoire et permet de monter dans la hiérarchie, elle
est tres souvent déterminée : les classes populaires ont des réseaux moins
étendus et plus denses que dans les classes supérieures. Les classes
supérieures ont donc l’avantage d’un réseau plus grand et diversifiés et
résistants dans le temps. La tendance à
préférer entretenir des relations avec des personnes qui nous ressemblent
s’appelle l’homophilie, et s’applique à tous. Le choix d’une relation amicale,
que l’on pourrait supposer être libre de déterminisme, est souvent dû au milieu social. A travers cette sélection, un individu peut
se situer, voir des exemples (bon ou mauvais), décider de s’approcher ou de
s’écarter, et de par ce fait, le groupe et sa dynamique son nécessaire pour
créer un « moi ». A qui veux-je ressembler ? Me
différencier ?
Tout
devient un « jeu subtil entre diversité et ressemblance, entre sélection
et influence » (Burk, Steglich et Snijdersh).
Analyse
critique personnelle :
L’analyse
des réseaux est inévitable pour saisir les enjeux de la socialisation. Pour ma
part, cette nouvelle branche des sciences sociales qui ne se limite pas
seulement à la sociologie permet d’avoir un regard plus affiné sur les
interactions entre individus et va permettre de déchiffrer les clés du mode de
fonctionnement de nos sociétés. C’est dans les réseaux sociaux que les
personnalités se forgent et que les caractères se dessinent. Les études de
l’article non seulement montre l’importance de ces réseaux dans la construction
de soi, mais aussi et surtout à quel point ces réseaux ont une influence
social. Que ce soit pour l’obtention d’un métier, la rencontre d’un conjoint,
le choix d’une religion, d’une école, les gouts ou les envies, tout est
déterminé par le(s) réseau(x) social dans lequel chacun évolue, et ce à tous
les niveaux de la société. Il est difficile de contredire cette thèse tant elle
semble évidente une fois explicité. Le processus de socialisation s’effectue
ainsi dans ces réseaux que nous partageons et qui comportent les valeurs dont
nous nous sentons porteurs. Les réseaux se créent souvent par affinités et ce
qui nous permet de nous ancrer dans une société. Notre échelle de valeur
commune avec les individus partageant notre réseaux nous permet d’affirmer
notre place dans un milieu social.
La seule
nuance qu’il faut noter par rapport à ces recherches est le fait que les
réseaux sociaux sont souvent liés à la classe sociale, et que par conséquent le
choix des réseaux sociaux n’en ai pas vraiment un. Tout devient une
reproduction sociale, ce qui est une finalité un peu pessimiste, mais peut-être
réaliste. Même si la France s’affiche comme un pays offrant l’égalité des chances,
il reste vrai qu’aujourd’hui les étapes de la vie d’un individu n’ont pas la
même difficulté suivant le milieu social dont on vient. Un exemple frappant,
serait les frais de scolarité des grandes écoles souvent réservées à une élite
disposant de la somme requise sans étant obligé de commencer leur vie en
souscrivant un crédit étudiant.
Source de l'article :
BIDART,
Claire. Etudier les réseaux. Paris: caisse
nationale des allocations familiales. Revue: Informations sociales n°147. 2008.
p 34 à 45.
Les réseaux
sociaux sont omniprésents et primordiaux pour développer ses relations avec les
autres et avec son univers. Ils sont devenus les nouvelles stars adulées des
médias. Ce phénomène de mode n’est pas nouveau et de nombreux auteurs en ont
fait le constat. Ce qui est nouveau, c’est le déploiement des technologies de
l’information et de la communication ( TIC ) qui a considérablement amplifié
les effets des réseaux sociaux ordinaires. L’avènement du téléphone fixe est un
des premiers exemples manifeste de cette évolution puisqu’il a permit de
multiplier les contacts et les échanges. L’expression « avoir un beau
carnet d’adresse » faisant directement allusion à un entourage social
influent dans la société, prouve l’indissociation que l’on fait dans le langage
entre réseau technique et réseau social. Les relations se sont démultipliées
avec la téléphonie mobile et Internet déplaçant les frontières du réseau
ordinaire au réseau mondiale. Alors comment les réseaux sociaux
s’articulent-ils avec les réseaux humains ? En quoi l’usage des TIC participent
et transforment ils notre processus de socialisation et nos pratiques de
sociabilité ? Telles sont les questions auxquelles l’article va tenter
d’apporter une réponse.
Une sociabilité
« augmentée »
Selon
l’auteur, les TIC permettent un changement des usages des réseaux sociaux en
augmentant par exemple la rapidité des échanges mais elles engendrent également
un changement dans la nature des relations sociales. En effet, il propose le
terme de « sociabilité augmentée » pour caractériser ce changement
qui se traduit par un « plus » qualitatif notamment par exemple à
travers la multiplicité des fonctions du téléphone portable. Si cette
sociabilité est transformée, elle ne doit pas pour autant être qualifiée de
virtuelle puisque sinon il s’agirait d’affirmer que seules les rencontres
physiques dans la réalité concrète sont légitimes.
Réseaux
sociaux et réseaux techniques : une même logique
De nos
jours, le terme de « réseaux sociaux » nous renvoi en premier lieu
aux réseaux présents sur Internet tels que Facebook, Twitter ou encore Myspace
qui permettent aux individus de déployer considérablement leurs relations avec
autrui. Ces nouveaux réseaux « techniques » issus du web 2.0 apparaissent
alors comme similaires (à une échelle supérieure) aux premiers réseaux sociaux.
De plus, avec les nouvelles techniques de l’information et de la communication,
d’autres actions non reconnues comme des actions explicites de réseautage,
peuvent être retenues comme telles. En effet, les forums, les blogs ou encore
les sites de ventes aux enchères participent au développement de réseaux en
réunissant des groupes d’individus attentifs et fidèles. Ainsi, un effet de
réseau similaire se créait et les limites initiales caractérisées par les sites
explicites de réseaux sociaux sont débordées.
Quels sont
les impacts de la technicisation de nos échanges sur la nature de nos
échanges ?
Les réseaux
sociaux sont aujourd’hui légitimés. En effet, ils ne sont plus contestés et
apparaissent comme les nouvelles vedettes d’internet. Mais une
ambivalence est perceptible. Les nouveaux réseaux sociaux engendrés par les TIC
se diraient porteur d’un principe de démocratisation. Leur réseau étant
accessible par tous, ils permettraient à chacun de se construire en toute
égalité un réseau social de la même façon que les classes élevées disposaient
de ce privilège avant. Un principe d’égalité des chances est donc avancé.
Cependant, la nuance de ce principe est mise en avant par les interrogations
posées sur le savoir faire relationnel dans la réussite personnelle. De plus, si
les TIC fonctionnent tel un accélérateur et un amplificateur unique des
relations sociales il n’en reste par moins vrai que la plupart des véritables
amitiés et des liens solides se créaient à partir de réseaux sociaux originels
plus restreints. Les mêmes groupes sociaux ont alors tendances à créer des
liens entre eux.
Une entrée nécessaire
dans le monde de la technologie
La
technologie a permit un gain de temps incroyable dans la gestion de nos
relations sociales. D’un clic, via Internet il est possible de communiquer et
d’ajouter les coordonnées d’un contact par exemple. Ce phénomène entraine un
déplacement de notre réseau originel. En effet, un détachement des individus
non équipés et donc non répertoriés sur
Internet via une adresse mail par exemple va se constater. Ils disparaissent
peu à peu du monde social. Il faudra de la détermination et des liens solides
pour conserver une relation avec un non usagé.
L’individu
au cœur des réseaux
Les nouveaux
réseaux entrainent une individualisation des échanges. En effet, aujourd’hui
par le biais d’un numéro il est possible de contacter un individu. On accède à
un individu. Il n’est plus nécessaire de se déplacer dans des espaces sociaux
et ainsi rencontrer plusieurs individus. Les TIC on renforcer le rapport
individu à individu. L’évolution de la
technologie le constate avec notamment le passage de l’ordinateur familial
vers l’ordinateur portable personnel. Les pratiques individuelles priment sur
les pratiques collectives.
Ainsi les
relais et les intermédiaires qui existaient autrefois ne sont plus utiles.
L’individu se présente lui-même à travers un forum par exemple, et il peut
s’exprimer autant qu’un autre. L’individu est au cœur du réseau et cette idée
peut rappeler des modèles similaires au sein de la société telle que la démocratie
participative par exemple. Son milieu social ou encore son éducation n’est pas
considéré. Les affinités priment sur les variables sociales, géographiques et
culturelles non choisies : un nouvel idéal d’échange sans frontières est
alors mis en place.
S’agit-il
ici de « liens faibles » ? L’auteur réfute et ajoute qu’il est
ici question de « liens précieux » mais impalpables car selon lui les
réseaux sociaux restent porteur d’une utopie.
Il explique
son propos, en disant qu’en général les catégories sociales partagent un
système de valeur commun et donc des gouts et des affinités communes. Par
conséquent, une même catégorie sociale a de grandes chances de se retrouver sur
un même site et de nouer des liens entre eux. Si il reconnait la faculté de
certains réseaux à pouvoir repousser les limites spatiales et engendrer des
rencontres improbables, il nuance cependant en prenant l’exemple de Smallword
qui est un réseau social fermé très sélectif sur le web.
Une
pluralité d’identité sur les réseaux
Qu’il s’agisse
des réseaux sociaux labélisés provenant du web2.0 ou des TIC en général, une
redéfinition de l’identité de l’individu a lieu. En effet, il nous est possible
aujourd’hui via les adresses mails ou la messagerie vocale de présenter une
définition de soi. Nous choisissons une photo qui nous définit bien. Seulement,
le fait est que nous ne savons pas à qui nous livrons cette identité réelle et
cela entraine une volonté de protection de notre identité. Alors l’individu va
sélectionner certaines caractéristiques qui le représentent, voir il va en
créer. Il peut même multiplier et
changer comme bon lui semble d’identité selon le site, comme dans la vie
ordinaire, l’individu joue des rôles différents. Le site « Copains
d’avant » ou encore « Facebook » de part leur concept impose
d’enregistrer notre vraie identité afin de retrouver des amis d’enfance. Ainsi,
l’individu a le choix de dévoiler sa vraie personnalité ou non.
En
concluant, l’auteur pose la question
suivante : les nouveaux réseaux ont-ils davantage tendances à rassembler
des personnes qui se ressemblent ou au contraire à provoquer des rencontres
inattendues entre individus différents ? Selon l’auteur, seuls les espaces
publics concrets permettent le mélange
d’individus différents.
Approche
critique personnel :
Personnellement,
je crois qu’il est clair que les TIC ont changé évidemment nos usages mais
également les contenus de nos échanges. En effet, la fréquence des échanges est
augmenté avec les réseaux Internet et peut engendrer un appauvrissement de ces
échanges car l’apparente proximité induite par la rapidité des échanges et la
continuité de ces derniers via les sites tels que Facebook, nous donne l’impression
que nous sommes au courant des nouvelles de nos contacts, en visionnant leurs
photos par exemple. Seulement, cette impression d’être proche de l’autre à
travers des photos par exemple fait que nous allons moins échanger à l’écrit et
ainsi moins développer nos conversations. Ainsi les relations deviennent plus
superficielles et l’individu a tendance à être moins sociable et plus seul. Les
longues lettres d’autrefois, certes plus occasionnels, permettait d’approfondir
des discussions car la rareté de l’échange (du notamment à une vitesse d’échange
moindre) le rendait plus « exceptionnel » et donc nous prenions le
temps d’écrire et de rédiger un vrai contenu.
Il est indéniable
que les réseaux sociaux qui se sont développés sur Internet ont permis de créer des
échanges improbables et inattendus. Ces réseaux apparaissent comme des nouveaux
médiateurs qui mettent en contacts des personnes qui sans leur existence n’auraient
pas pu se rencontrer. Ce phénomène apparait alors comme un facteur de lien
social : Nous pouvons communiquer à tout moment, de n’importe où avec n’importe
qui. L’important est de bien se servir de ces réseaux, car l’ouverture sur le
monde que ces réseaux permettent peut si elle est mal utilisé se retourner
contre l’usager, si celui-ci par exemple ne fais pas attention à ses données
personnelles. Les pirates du net (usurpateurs d’identité, professionnels du
marketing, fraudeurs…) sont nombreux et c’est pour cela qu’il est important d’être
vigilant quant au dévoilement de sa vie privée.
Si les
réseaux sociaux ont permit une démocratisation quant à la possibilité de se
constituer un réseau social, il n’en reste pas moins vrai qu’en général les
individus faisant partis de notre réseau sont des individus qui font partis de
notre réseau originel et qu’ainsi les catégories sociales restent en réseau
entre elles, ce qui reprend le principe selon lequel nous ne sommes pas tous
égaux face aux réseaux sociaux. Pour les jeunes, les catégories peuvent se
constituer selon le style vestimentaire, ainsi les « gotiques » n’auront
pas les mêmes types de gouts que les « rappeurs », ils ne
fréquenteront pas les mêmes réseaux ni
les mêmes amis. La mise en relation de personnes différentes est donc limitée
par ces nouveaux réseaux qui comme les réseaux ordinaires ont tendances à
réunir des gens similaires. Les échanges entre individus semblables m’apparaissent
alors moins riches en contenu que des échanges qui auraient lieu entre des
individus d’origines complètement différentes.
La
sociabilité parait être augmentée, mais je dirai que ce sont d’avantage les
échanges qui ont augmentés au détriment de la qualité des contenues lors des
échanges.
Source de l'article:
MERCIER,
Pierre-Alain. Liens faibles sur courants
faibles. Paris: caisse nationale des allocations familiales. Revue:
Informations sociales n°147. 2008. p20 à 31.
MERCIER, Pierre-Alain. Liens faibles sur courants faibles. Paris: caisse nationale des allocations familiales. Revue: Informations sociales n°147. 2008. p20 à 31.
BEUSCART, Jean-Samuel. Sociabilité en ligne, notoriété virtuelle et carrière artistique. Lavoisier. Revue: Réseaux n°152. 2008. p139 à 168.
TESTUT, Nina. Facebook: Et moi ! Et moi ! Et moi ! Paris : Hoëbeke, 2009. 189p.
ENRICH,Yann. Étude socio-technique des usages et de l'imaginaire des communautés virtuelles sur Internet. Montpellier: Université Paul Valery, sous la direction de Jean-Bruno Renard, 2009. 251f.
METTON-GALLON, Céline. Les adolescents, leur téléphone et Internet. Paris : L'Harmattam, 2009. 202p.
DURAMPART, Michel. Sociétés de la connaissance : fractures et évolutions. Paris : CNRS, 2009. 171p.
LEFEBVRE, Alain. Les réseaux sociaux : de Facebook aux nouveaux intranets, la généralisation des réseaux sociaux. Paris: M21, 2009. 200p
BIDART, Claire. Etudier les réseaux. Paris: caisse nationale des allocations familiales. Revue: Informations sociales n°147. 2008. p 34 à 45.
CRISTOFOLI, Pascal. Aux sources des grands réseaux d’interactions. Lavoisier. Revue : Réseaux n°152. 2008. P21 à 58.
MERCKLE Pierre, La sociologie des réseaux sociaux. Paris: la découverte. 2004. 121p.